Il était une fois à Blangy-sur-Bresle…

Blangy est quelque fois appelé “Cité Verrière” mais si le verre a occupé une grande place chez nous, les forêts qui surplombent notre vallée y ont également joué un grand rôle grâce au bois.

A Blangy même, on trouvait la direction des Forêts d’Eu et d’Aumale dans une grande maison qui existe encore Rue Lecoz. Monsieur Maire fut l’un des directeurs, bien intégré à la vie blangeoise, dévoué pendant la Guerre 14, ce fut lui qui introduisit les résineux en Forêt d’Eu.

Regardant le début du Xxème  siècle, nous trouvons des bûcherons habitant Blangy et ses hameaux.

Tout d’abord la scierie qui employait de nombreux ouvriers fabriquant planches, poutres, bois de charpente, …, mais surtout des chaises, ce qui donnait du travail à domicile à de nombreuses femmes de la région : les pailleuses, à ne pas confondre avec les rempailleuses qui remplaçaient le paillage usé de quelques sièges. On n’oublie pas sa sirène qui rythmait la vie blangeoise ni ses “binards” traversant nos rues et dont les chevaux tiraient quelques troncs d’arbres.

Il y avait aussi une fabrique de sciure de bois qu’on utilisait autrefois étendue dans les fours de boulangerie et sur le sol des boucheries.

Pendant une courte période, les plaques de bois où l’on fixait les compteurs électriques venaient de chez nous.

Bien sûr, comme notre voisine Monchaux, nous n’avions pas de fabrique de “bois à galoches” mais elle fournissait des “cabots”, restes de blocs de bois qui chauffèrent tant de foyers chez nous. Nous allions acheter tringles de bois, manches de pelles et de pioches chez nos voisins de Sénarpont.

A l’époque où chaque matin, on allumait la cuisinière, on avait bien besoin d’un petit bois. Aussi de nombreuses familles allaient le chercher en forêt. On montait, poussant une brouette. Arrivés en forêt, on ramassait des branches mortes, et seulement les branches mortes. On les chargeait sur la brouette, bien équilibrées (tout un art).

Les enfants jouaient un peu, on mangeait une bouchée et on redescendait …

Certains achetaient une “soumission”, parcelle où ils abattaient des arbres “martelés” et pouvaient ainsi se chauffer toute l’année.

Et voilà ! Blangy, cité verrière, était aussi le domaine du bois, d’ailleurs les verreries employaient aussi du bois (caisses d’emballage …).

Mais la forêt nous réserve encore de belles promenades. Allons au bois !

Madame Odette Cléré